Jacmel : Deux ans après leur relocalisation, les déplacés du site de Beaudouin en quête d’un avenir plus sûr

31 juil 2012

Jacmel : Deux ans après leur relocalisation, les déplacés du site de Beaudouin en quête d’un avenir plus sûr

Les derniers camps de déplacés du séisme à Jacmel viennent de fermer à la fin de ce mois de juillet. Les sites de Wolf et Pinchinat ont hébergé, pendant deux ans et demi, plus de 5,000 personnes venues y trouver refuge après le séisme du 12 janvier 2010. Alors que la majorité d’entre eux ont bénéficié de bourses pour louer une maison, 33 familles habitent toujours, depuis aout 2010, dans des logements temporaires ou ‘shelters’ sur le site de Baudoin, à Jacmel. Reportage.

Jacmel : Deux ans  après leur relocalisation, les déplacés du site de Beaudouin en quête d’un avenir plus sûr

 

Photo : Patrick Macintosh – UN/MINUSTAH

Installés depuis le 9 août 2010 dans des logements temporaires construits par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), les 335 familles du site de Baudoin ont transformé ce terrain public de l’Etat en véritable village. Afin de créer une communauté à partir de familles aux provenances diverses, les déplacés de Baudoin y ont créé des salles de cinéma, des petits commerces, une salle d’entrainement et de spectacle, une chapelle, un espace de jeux pour les enfants et même un atelier d’art. Mais un an et demi après leur relocalisation, les 335 familles disent manquer d’accès aux soins de santé, à l’eau potable, à la sécurité pour les familles, et à des opportunités socioéconomiques pour les jeunes de cette nouvelle communauté.

Certes, le président du comité de gestion de ce site, Archil Laguerre, se réjouit de voir les camps de Pinchinat et Wolf, hébergeant plus de 5.000 personnes, désormais fermés afin de permettre aux familles « de retrouver leur dignité humaine », dit-il. Archil Laguerre souhaite cependant une meilleure prise en charge de la part des autorités gouvernementales des familles de Baudoin, qui furent les premières à quitter les deux plus gros camps de Jacmel pour des foyers temporaires ou ‘shelters’.

En vue de sécuriser l’ensemble des populations de Baudoin mais aussi de Mayar, Derrière usine, Sainte Hélène, Oranger, Brément et une partie de la ville de Jacmel, la MINUSTAH, dans le cadre de ses Projets à Impact Rapide (QIP), a financé la construction d’un sous-commissariat de police bâti selon les normes de sécurité parasismique pour 65.000 dollars US (ou 2,6 millions de Gourdes).
Mais selon Archil Laguerre, l’éclairage collectif fait toujours défaut sur le site ainsi qu’une école communale pour accueillir plus de 1.000 enfants non scolarisés. Beaucoup de déplacés, comme Regelhomme Josué, veuf depuis le séisme et père de 4 enfants, espèrent aussi voir les investisseurs privés créer des opportunités d’emploi à proximité du site. Vaille que vaille, la vie continue a Baudoin, mais deux ans après le séisme, les attentes des déplacés sont toujours aussi vives.

Rédaction : Jean Patrick Mackintosh
Edition : Gouro Soumana Tahirou