Journée Nationale du Mouvement des Femmes Haïtiennes : Haro sur les violences faites aux femmes !

3 avr 2012

Journée Nationale du Mouvement des Femmes Haïtiennes : Haro sur les violences faites aux femmes !

Instaurée en 1986, la Journée Nationale du Mouvement des Femmes Haïtiennes est célébrée chaque année le 3 avril. Plusieurs activités orientées sur le thème de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes ont été organisées aussi bien à Port-au-Prince que dans les régions.


Journée Nationale du Mouvement des Femmes Haïtiennes : Haro sur les violences faites aux femmes !


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Photo : Victoria Hazou – UN/MINUSTAH

Dans la capitale haïtienne, ce sont trois centres d’accueil destinés aux victimes de violences sexuelles et basées sur le genre des camps de déplacés -Parc Jean Marie Vincent, Carradeux et Golf Club de Pétion-Ville- qui ont été inaugurés lors d’une « cérémonie symbolique » qui s’est tenue au camp du Parc Jean Marie Vincent. Ces centres, installés par le Bureau des questions de Genre la MINUSTAH et le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF), accueillent les victimes, les écoutent, les orientent tout en maintenant une banque de données des cas répertoriés et traités. Ces centres qui favorisent la confidentialité et respectent la dignité des victimes, sont gérés par des équipes composées de membres de la Police Nationale d’Haïti (PNH), de la Police des Nations Unies (UNPol), et de leaders communautaires des camps, sous la supervision de représentants du Bureau Départemental de l’Ouest du MCFDF.

C’est en présence de la Ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, Mme Marie Yanick Mezile, du Chef du Bureau intégré du Coordonnateur humanitaire représentant la MINUSTAH, Francisco Osler, de la Coordonnatrice départementale de l’Ouest du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF), Mme Evelyne Bien-Aimé, de la Chef du Bureau des questions de Genre de la MINUSTAH, Beaudouine Kamatari, et de nombreux résidents du camp, tous réunis autour de slogans comme « Tèt ansamn pou kwape vyolans sou fanm ak tifi » (Ensemble pour combattre les violences faites aux femmes et fillettes), ou « Zéro violence tout bon vre ! » (Zéro tolérance, une obligation!) que l’inauguration a eu lieu.

Selon la Ministre, Mme Mezile ces structures représentent « un pas de plus dans la construction d’une société égalitaire (…) et vers l’établissement d’un Etat de droit ». Car, a-t-elle ajouté, « la violence est un fléau destructif » nécessitant une mobilisation générale pour en venir à bout.

Avec cette initiative a indiqué M. Osler, « la MINUSTAH confirme son engagement à la lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre et n’a aucun doute que les trois centres sauront pleinement jouer le rôle pour lequel ils ont été créés ».

Pour le chef de la section des camps de déplacés au niveau de l’UNPol, Richard Fournel, grâce à cette initiative « il sera plus facile pour les femmes de venir à notre rencontre et de se confier à un personnel formé et expérimenté ».

Quant à Margareth Saint-Jean, leader du bloc 4 (le camp Jean Marie Vincent en compte 8), également infirmière et secouriste, elle explique que par le passé, beaucoup de jeunes filles victimes de violences se référaient au poste de police ou se rendaient à l’hôpital. Donc, pour elle, « cette structure va beaucoup faciliter notre travail ».

Le Parc Jean Marie Vincent abrite quelque 37.000 résidents, dont près de 18.000 femmes a pour sa part indiqué Doirin Saurel, un des responsables du camp.

Autre événement pour marquer la Journée de la Femme Haïtienne, l’inauguration des nouveaux locaux du Centre de Coordination nationale des Affaires féminines et sur les Questions du genre à l’Académie de Police, en présence notamment de la Première Dame, Sophia Martelly. L’objectif de ce centre consiste à faire la promotion de la parité hommes /femmes au sein de la PNH, et de faire passer la représentativité femmes de 8 à 30%, en s’appuyant notamment sur la lutte contre toutes formes de discriminations.

Dans les régions aussi…
Dans pratiquement tous les départements du Nord-ouest, du Plateau Central, du Sud Est, des Nippes, de l’Artibonite et de l’Ouest, une série d’activités a eu lieu, à l’initiative conjointe du MCFDF, de la MINUSTAH et de l’UNPol, avec les associations féminines locales. Toutes ces activités visaient à « Promouvoir le leadership féminin en encourageant la participation politique et civique des femmes » et « Donner de la visibilité à la Coordination nationale et renforcer le leadership de la PNH dans l’intégration des questions de Genre dans les politiques de sécurité ».