La PNH anticipe le retrait de la MINUSTAH
Photo : Ange Sebutege - UN/MINUSTAH
Une soixantaine de personnalités de la Police nationale d’Haïti (PNH) , des ambassades des pays amis (France, Canada, Etats-Unis) et de la MINUSTAH s’est réunie le 22 février 2017 à l’Académie nationale de police, dans le cadre des activités du comité de mise en œuvre et de suivi du plan de développement de la PNH (Comos). Cette réunion des donateurs de la PNH a suivi huit interventions dont la trame de fond est l’après MINUSTAH.
« Dans la perspective du retrait progressif de la MINUSTAH qui pourrait être annoncé par le Conseil de sécurité au mois d’avril, il est un impératif de se concentrer sur des projets concrets et réalisables à court terme (…) », a déclaré le Commandant de la composante police de la MINUSTAH , le général de Brigade Monchotte à l’ouverture de la rencontre.
Un retrait qui pourrait intervenir au moment où la PNH est présentée par son Directeur Général, Michel-Ange Gédéon comme « un moteur qui fonctionne à plein régime ». Selon lui, « au cours de deux évènements majeurs récents, la PNH s’est illustrée par son professionnalisme comme garante de la démocratie et de l’alternance démocratique ».
Cependant, l’institution policière « doit encore grandir et se renforcer », comme plaide le nouveau plan de développement stratégique de la PNH 2017 – 2021, qui a été présenté aux donateurs à cette occasion. Ce plan qui veut pérenniser les acquis du précédent, vise les mêmes enjeux, en l’occurrence l’augmentation des effectifs et le renforcement des capacités.
Le commissaire divisionnaire James Boyard, l’un des acteurs du nouveau plan, indique que « le nouveau document stratégique de la PNH a été élaboré dans une perspective d’appropriation plus profonde mais également dans la perspective d’une autonomisation de la PNH dans la dynamique de retrait de la MINUSTAH ».
Trois autres volets ont été présentés aux bailleurs. Le chef de l’unité des garde-côtes a présenté un projet de renforcement de son unité visant un accroissement des effectifs et des équipements appropriés.
Le Comos a également suivi avec intérêt la présentation portant consolidation de la direction de la police frontalière dans la perspective d’une protection du territoire national contre la criminalité organisée.
La Direction de l’administration pénitentiaire (DAP), qui est sous les feux de l’actualité après le décès déclaré d’un grand nombre de détenus, a dévoilé son plan de renforcement. Le directeur Jean Gardy Muscadin a souligné qu’Haïti ne compte que trois établissements pénitentiaires respectant les standards minimum car, les centres de détention actuels sont en majorité un héritage des anciennes forces armées d’Haïti.
Créé le 6 février 2014, le Comos est un cadre de concertation entre les partenaires financiers de la PNH. Appelé aussi « amis de la PNH » , le format restreint du Comos se compose des représentants du Canada, des États-Unis, de la France, du Brésil et de la composante police de la MINUSTAH. La réunion du 22 février a été élargie au Japon et à l’Argentine.
Antoine Adoum Goulgué