La problématique de l’emploi au cœur de la visite du BIT en Haïti

17 fév 2012

La problématique de l’emploi au cœur de la visite du BIT en Haïti

La directrice du Département des Normes internationales du Travail au Bureau International du Travail (BIT), Mme Cléopatra Doumbia-Henry était en Haïti, du 11 au 16 février 2012, en compagnie de la spécialiste principale des Normes internationales du Travail au BIT, Mme Tania Caron. Une visite qui a permis au BIT de s’enquérir auprès de divers acteurs du « monde du travail » des défis auquel fait face ce secteur.

La problématique de l’emploi au cœur de la visite du BIT en Haïti

 

Photo : UN/MINUSTAH

« Voir comment des facteurs relatifs au droit du travail sont régis par la législation nationale et la manière dont le pays met en œuvre ses obligations internationales relatives aux traités et conventions auxquels il a souscrit, qu’il a ratifiés et acceptés », telles sont les objectifs de la visite de terrain effectuée par la délégation du BIT, qui a été jointe par le Coordonnateur du BIT pour la reconstruction en Haïti, Antonio Cruciani.

Au nombre des acteurs avec qui la délégation du BIT a eu des discussions « intensives et en profondeur » sur la question des normes internationales, figurent les ministres de la Justice, Pierre Michel Brunache, des Affaires sociales et du Travail, François Richel Lafaille, le président de la Cour de Cassation, Me Anel Joseph, le président et le greffier du Tribunal du Travail, ainsi que des partenaires sociaux dont des employeurs, représentés par l’Association des Industries d’Haïti (ADIH ), et les organisations syndicales.

Parmi les points abordés avec ces différents interlocuteurs, le droit du travail, la liberté syndicale, la négociation collective, la discrimination au travail, le travail des enfants, la santé et la sécurité au travail ainsi que la protection et la sécurité sociale. Parce que, soutient la directrice du Département des Normes internationales du BIT, « même avec une législation, si la justice ne fonctionne pas comme il faut, le droit du travail restera lettre morte ». En effet, fait-elle remarquer, le fonctionnement de la justice est « clé », dans la mise en œuvre des traités et conventions signés par Haïti.

Autre acteur non négligé, le système des Nations Unies, en particulier les sections Justice et Droits de l’Homme de la MINUSTAH. En effet, indique Mme Doumbia-Henry, «il importe de coordonner les actions relatives à l’assistance technique et autres appuis aux autorités haïtiennes dans la mise en œuvre des Traités et Conventions relatifs aux normes internationales de travail».

Des « défis énormes » !

En ce qui à trait au constat fait sur place, la directrice du Département des Normes internationales du BIT a qualifié d’« énormes » les défis auxquels fait face Haïti pour parvenir à l’application des normes relatives au « droit du travail ». Parmi ceux-ci, celui de construire et de faire fonctionner l’Etat de droit. La responsable a aussi mis l’accent sur l’« importance d’un dialogue social » entre le gouvernement, les employeurs et les travailleurs.

En effet, souligne-t-elle, il est indispensable d’avoir des institutions fortes, des organisations fortes et indépendantes. Le gouvernement ne pouvant tout faire, il est nécessaire que le patronat et le syndicat apportent leur contribution, « non seulement au fonctionnement de l’Etat de droit mais aussi dans la création d’emplois et la recherche de solutions aux divers problèmes affectant le pays ». Ce, particulièrement à un moment où les dirigeants pensent à la reconstruction du pays.