Les fanaux, or traditional Christmas lanterns in Haiti ...Les fanaux ou l’éclairage traditionnel de Noël en Haïti

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24 déc 2013

Les fanaux, or traditional Christmas lanterns in Haiti ...Les fanaux ou l’éclairage traditionnel de Noël en Haïti

Sung about in popular songs, present in homes and displayed in public places and on TV, fanaux (plural of fanal in French) are an expression of traditional Haitian art practice typically deployed at the end-of-year holiday season.

Little houses in a 'Gingerbread' style (the traditional domestic building of Haiti), miniature churches topped with bell towers and multicoloured cubes... constitute the different types of fanaux exposed everywhere across the country during the Christmas and New Year period.

Photo : Jonas Laurince UN/MINUSTAH Photo : Jonas Laurince UN/MINUSTAH

In the metropolitan area of Port-au-Prince, they can be found on Route de Bourdon connecting the Haitian capital to Petionville (a well-to-do suburb) from the middle of November onwards.

Made from double-ply cardboard or 'bristol' (thin multicoloured paper), subsequently pasted together using a locally produced glue made of cassava starch, the fanal - although apparently simple - requires much attention," according to Jivinson Arismé, a 20-year-old artisan.

First, the artisan sketches in pencil the form of the building (a house or a church) which will subsequently take shape. More often than not, each 'building' has a foundation of 'stones' or 'blocks' which are covered with coloured tissue paper to allow light to pass through.

Written wishes of 'Merry Christmas' and 'Happy New Year' in Creole, French, English and Spanish – depending on the taste of the customer – are traced onto the 'façade' and the 'roof' of the structure. "Everything depends on the quality of the fanal; it may take as much as two or three days to construct," remarks Junior Hermitil, another artisan-merchant who displays them on Route de Bourdon.

Once completed, "prices range from 100 to 500 gourds (U.S.$2.30 to $12) depending on size," says Jivinson Arismé.

The fanaux are illuminated from inside by means of a candle (surrounded by glass or aluminium to prevent possible fires), or by an electric light bulb. Once purchased and brought home, they are placed on the dining table in the living room, or in a waiting room. Once the candle burns out, it can be easily removed through a hole at the bottom of each fanal.

Photo : Jonas Laurince UN/MINUSTAH Photo : Jonas Laurince UN/MINUSTAH

In order to sell them, the artisans build a sort of local 'Christmas tree' made from dried kelp painted white - which is steadied by the use of a pot filled with mortar and then covered with wrapping paper. The smallest fanaux hanging from the branches of this 'tree' look like multicoloured lights .

In Haitian popular culture, the lantern is not only present in the home, but also in music. Christmas songs broadcast on local radio and television mention them as key to this festival of light in Haiti. Even music competitions to extole the fanaux are organized.

However, the origin of Christmas lanterns in Haiti remains unknown: "From early childhood, I learned how to make fanaux, but I have no information about their origins," says Ary Régis, Professor of Graphic Communication at the State University of Haiti.

Anthropologist Norluck Dorange is also unsure of their origin. He thinks, however, that "this popular art does not come from the countryside, but rather the city...They were originally the work of children reproducing the effect of the candle-lit windows of Catholic churches - which they then placed in their homes or nursery schools," he adds.

A tradition on the verge of disappearing?

On the Route de Bourdon, merchant–stockists complain of 'disinterest' on the part of buyers. "In 2005, 2006 and 2007, we sold much more fanaux," laments Jivinson Arismé. For his part, Junior Hermitil adds that with "the approach of Christmas, he gives away his unsold fanaux to friends and loved-ones so as not to feel too discouraged."

Photo : Jonas Laurince UN/MINUSTAH Photo : Jonas Laurince UN/MINUSTAH

Patrick Russo, a 57-year-old biochemist who lives in Petionville, and who buys fanaux every year, believes that "lack of interest is linked to the rising price of materials - which consequently has an impact on the fanal's final price."

However, in spite of such difficulties, the lanterns remain typically Haitian and a tradition alongside midnight mass, 'get-togethers' with friends and family, music and dancing to mark Christmas and New Year.

Jonas Laurince

Interprétés dans des cantiques populaires, présents dans des foyers et exposés dans les places publiques et sur les plateaux de télévision, les fanaux constituent une expression de l’art traditionnel typiquement haïtien utilisé pendant  la saison des fêtes de fin d’année.

Des maisonnettes de style « Gingerbread » (maisons tradirionnelles), des églises en miniatures surmontées de clochers et des cubes multicolores, tels sont les différentes formes de fanaux ou maisons-lanternes exposés un peu partout à travers le pays pendant la période de Noël et du nouvel an. Dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, on les remarque sur la Route de Bourdon reliant la capitale haïtienne à Pétionville, sa riche banlieue de, dès le milieu du mois de novembre.

Photo : Jonas Laurince UN/MINUSTAH Photo : Jonas Laurince UN/MINUSTAH

Fabriqués à partir du carton duplex ou bristol, du papier fin multicolore, qui seront par la suite collés à partir d’une colle locale faite à base d’amidon de manioc, « le fanal, bien qu’apparemment facile, exige beaucoup d’attention », à en croire Jivinson Arismé, un jeune artiste de 20 ans.

Tout d’abord, l’artisan esquisse au crayon les formes de l’édifice (une maison ou une église) qu’il va par la suite, monter. Le plus souvent chacune des «bâtisses » a une fondation de «pierres » et de « blocs » qui seront ensuite couverts de papier de soie de couleur qui laisse passer la lumière.

Des vœux de « Joyeux Noël » et de « Bonne Année » en créole, français anglais et espagnol – selon le gout du client – sont tracés dans la « façade » et le « toit » de ladite maison ou église. « Tout dépend de la qualité du fanal, on peut prendre entre deux (2) ou trois (3) jours pour les fabriquer », fait remarquer Junior Hermitil, un autre artisan-marchand qui expose lui aussi sur la Route de Bourdon.

Une fois achevé, le fanal est exposé pour la vente. « Les prix varient entre 100 à 500 gourdes (2,30 à 12 dollars américains) suivant l’envergure du fanal », fait savoir Jivinson Arismé.

Les fanaux sont éclairés par le moyen d’une bougie entourée de verre ou d’aluminium (afin d’éviter de possibles incendies) ou par le biais des ampoules électriques. On les dépose sur la table à manger, dans le salon ou encore dans la salle d’attente. Une fois la bougie éteinte, on peut facilement l’enlever par un orifice se trouvant au bas du fanal.

Photo : Jonas Laurince UN/MINUSTAH Photo : Jonas Laurince UN/MINUSTAH

En vue de mieux les exposer, les artisans construisent une sorte d’« arbre de Noël » local, fait à partir de fucus séché peint en blanc et qui est retenu par un pot rempli de mortier, recouvert de papier cadeau. Les plus petits fanaux suspendus aux branches de cet « arbre de Noël » diffusent des lumières multicolores.

Dans la culture populaire haïtienne, le fanal est non seulement présent dans les foyers, mais également à travers la musique. Les chansons de Noël du terroir diffusées dans les stations de radio et de télévision en Haïti le ventent comme la touche haïtienne de cette fête de lumière. Des concours de musiques et de fanaux sont également organisés en leur honneur.

Pourtant, l’origine des fanaux de Noël en Haïti reste inconnue. « Dès mon enfance j’ai appris à faire des fanaux, mais je n’ai aucune information quant à son origine », fait savoir Ary Régis, Professeur de communication graphique à l’Université d’Etat d’Haïti.

L’anthropologue Norluck Dorange ignore également l’origine des fanaux. Pourtant il précise que « cet art populaire ne vient pas de la campagne, mais plutôt de la ville ». « Ce sont au préalable des œuvres d’enfants reproduisant les vitraux des églises catholiques éclairés d’une bougie, qu’ils déposent devant leur maison ou dans les crèches », ajoute-t-il.

Une tradition qui tend à disparaitre

Sur la Route de Bourdon, les marchands-étalagistes se plaignent du désintéressement de la part des acheteurs. « Dans les années 2005, 2006 et 2007 on vendait beaucoup plus de fanaux qu’aujourd’hui », regrette Jivinson Arismé. Pour sa part, Junior Hermitil ajoute qu’ « à l’approche de la Noël, il offre ses fanaux non vendus à des amis et proches pour ne pas trop sombrer dans le découragement ».

Photo : Jonas Laurince UN/MINUSTAH Photo : Jonas Laurince UN/MINUSTAH

Patrick Russo, un biochimiste de 57 ans qui habite à Pétionville, et qui achète chaque année des fanaux, croit que « ce désintéressement est dû à la hausse des prix du matériel de travail des artisans qui a un impact sur le prix des fanaux ».

Cependant, en dépit de ces difficultés, les fanaux restent et demeurent l'art traditionnel haïtien aux côtés de la messe de minuit, des réveillons entre amis et en famille, de la musique et des danses à l’occasion des fêtes de fin d’année.

Jonas Laurince