A Pasquette, le captage de la source a changé la vie de la communauté

10 avr 2013

A Pasquette, le captage de la source a changé la vie de la communauté

Des travaux de captage ont transformé un point d’eau sauvage en une source alimentant en eau plus de 75 000 habitants de Pasquette et une bonne partie du centre-ville de Jacmel.

A Pasquette, le captage de la source a changé la vie de la communauté

Photo : Jeffrey Clark Lochard - UN/MINUSTAH

« Avant, on se douchait au même endroit où les animaux apaisaient leur soif quand le soleil atteint son zénith », se souvient Clifford Paris, habitant de la zone. « Et il y avait souvent des bagarres entre des femmes qui faisaient la lessive et d’autres qui voulaient remplir leur récipients ».

L’eau de cette source, qui donne entre 30 à 50 mille gallons par jour, coulait de jour comme de nuit mais n’alimentait que quelques foyers de la zone alors que, plusieurs institutions locales et internationales tentaient en vain d’ériger un système de captage, explique André Raymond, propriétaire du terrain.

En 2001, la coordination du Conseil pour le Développement de la Zone de Pasquette (CODEZOP) s’engage à réaliser des travaux de construction pendant une année pour capter l’eau de la source de Pasquette.  Aujourd’hui, sans aucun signe de tarissement, 400 à 500 camions remplissent chaque mois leur citerne à raison de 100 gourdes.

Financé entièrement avec les fonds tirés de la contribution de ses membres, le comité du CODEZOP a décidé suite à ces travaux de commercialiser ce liquide précieux pour financer des projets sociaux et fournir des emplois directs à court terme.

« 66% des recettes restent dans la caisse du CODEZOP, 30 % vont à la famille propriétaire du terrain et 4% à l’Etat haïtien par le biais de la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA) », explique son président, Marc Phanuel Ferreaud.

Il assure que la gestion des fonds recueillis par l’exploitation de cette source a permis, sans apport de l’Etat, de construire trois places publiques, d’acheter un terrain pour y reconstruire une école, de réhabiliter plusieurs tronçons de routes et d’appuyer les activités sociales dans certains quartiers.

Ces initiatives font la fierté d’habitants comme Manicia Alphonse, mère de 3 enfants, dont 2 fréquentent l’école nouvellement rénovée. « Nous n’avons rien à envier à d’autres localités, qui elles, dépendent entièrement de l’Etat central », déclare-t-elle.

A l’occasion de la Journée Mondiale de l’Eau, la coordination du CODEZOP a en outre formulé auprès du bureau de l’Information publique et de la section des Droits de l’homme du bureau régional de la MINUSTAH le souhait d’initier à Pasquette une campagne de sensibilisation sur les maladies hydriques.

 

Patrick Mackintosh Jean