PNH : la BPM se renforce pour mieux protéger l’enfance

5 sep 2012

PNH : la BPM se renforce pour mieux protéger l’enfance

Dans le but d’augmenter ses effectifs et de combler les « lacunes » remarquées au niveau de certains commissariats quant à la protection des enfants, la Brigade de Protection des Mineurs (BPM) de la Police Nationale d’Haïti (PNH), forme actuellement 95 policiers devant servir de points focaux pour la protection de l’enfance à travers le pays, y compris sur les points de passage frontaliers. Ils viendront grossir les rangs de la BPM constituée actuellement de 49 agents de police. Cette formation d’envergure nationale reçoit le soutien de l’Unité de Protection de l’Enfance de la MINUSTAH, de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF).

PNH : la BPM se renforce pour mieux protéger l’enfance

Photo : UN/MINUSTAH

Une première formation a lieu du 4 au 6 septembre à l’Académie de Police, à Port-au-Prince (Tabarre), à l’intention des policiers du département de l’Ouest, qui seront suivis de ceux des autres départements géographiques du pays du 25 au 27 du même mois. A l’issue de cette série de formations, les 95 agents points focaux pour la protection de l’enfance travailleront au sein des antennes policières de la BPM dans chaque département et dans les points de passage frontaliers du pays, à savoir Ouanaminthe (Nord-est), Belladères (Centre), Malpasse (Ouest) et Anse-à-Pitre (Sud-est).

Expliquant les raisons de cette initiative, le Commissaire principal Jean Gardy Muscadin, responsable de la BPM au sein de la PNH, indique que, fort souvent, les victimes ou les témoins déposent plainte d’abord auprès des commissariats de police avant de se référer à la BPM. Or, selon le chef de la Brigade, « il y a une façon bien particulière d’accueillir les enfants, de traiter ce genre de cas afin de donner le meilleur suivi possible aux dossiers ».

Ainsi estime-il que les policiers, qui normalement reçoivent les enfants dans les commissariats et sous-commissariats de police avant que les dossiers ne soient acheminés à la BPM, doivent être « sensibilisés et formés ». Ils doivent aussi maitriser les lois et la manière de traiter les dossiers des mineurs, poursuit-il, afin de faire le suivi auprès de la BPM elle-même puis des organismes compétents dont l’Institut pour le Bien-être social et de Recherches (IBESR).

Au programme de ces séances, le trafic et la traite des enfants (travail des enfants), les droits et le système de protection des enfants en Haïti, l’exploitation des enfants ou la prostitution infantile ainsi que sur les techniques de rédaction de rapports et de procès-verbaux.

Une des branches de la PNH rattachée à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), la BPM est pour l’instant constituée d’une équipe de 24 agents spécialisés dans les départements et de 25 agents affectés au bureau central de Port-au-Prince. A ceux-là s’ajouteront les 95 agents ainsi formés qui, outre leurs fonctions policières habituelles, serviront de points focaux à la BPM pour traiter des cas d’enfance maltraitée.

Rédaction: Pierre J. Richard
Edition: Sophie Boudre