Saison cyclonique 2012 : mitiger les risques

17 mai 2012

Saison cyclonique 2012 : mitiger les risques

Avec moins 2% de couverture forestière, l’exploitation inadaptée de grandes superficies de terres et la construction anarchique, dont certaines sur le flanc de montagnes, voire dans des ravines ou à proximité de rivières, une importante partie de la population haïtienne vit sous la menace de conséquences désastreuses, en cas de fortes intempéries. A l’occasion de la saison cyclonique, de nombreuses actions de mitigation des risques s’imposent pour le gouvernement et pour ses partenaires, dont les Nations Unies.

Saison cyclonique 2012 : mitiger les risques

Photo : Logan Abassi – UN/MINUSTAH

Situé dans le Bassin des Caraïbes, Haïti est presque chaque année touché par des cyclones souvent accompagnés de forts vents et des averses orageuses entre juin et novembre. Et les conséquences, souvent désastreuses, se chiffrent en pertes en vies humaines et en importants dégâts matériels, du fait des inondations et des glissements de terrains.

Au nombre des régions qui payent le plus lourd tribut figure l’Ouest -qui suite aux inondations survenues en mai 2004 avait enregistré la perte de plus de 3.000 vies humaines et des dégâts considérables, notamment dans la commune de Fonds-Verrettes, et plus récemment, le mois dernier, des pluies ont fait une dizaine de morts dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Le Sud, le Sud-est et l’Artibonite ne sont pas en reste lorsqu’on sait que des inondations, en septembre 2004 aux Gonaïves, provoquées par la tempête tropicale Jeanne, avaient fait plus de 1.800 morts.

C’est donc pour réduire les risques de tels désastres et contribuer à la protection de l’environnement que le gouvernement, de concert avec ses partenaires, notamment les Nations Unies a décidé de prendre le problème à bras le corps. C’est ainsi que, le 24 avril dernier, le gouvernement et les Nations Unies ont annoncé des mesures communes capables de permettre à la population de faire face à la saison cyclonique. L’accent est surtout mis sur la prévention, comme l’a récemment expliqué le Directeur du Centre National de Météorologie, Ronald Semelfort, « notre système d’alerte précoce prévoit, 72 heures avant le passage d’un cyclone, d’avertir la population des différentes phases d’alerte pour qu’elle puisse se mettre à l’abri et ainsi prévenir des pertes en vies humaines ».

Du côté de la MINUSTAH, Shayne Gilbert, qui dirige du Centre d’Opérations Conjointes (JOTC), lequel centralise les demandes d’assistance logistique et sécuritaire, a indiqué que les ressources disponibles ont été mobilisées. Il a expliqué que les six compagnies de génie militaire de la Mission (quatre à Port-au-Prince, une à Léogâne et une aux Gonaïves) sont prêtes à faire face aux urgences partout en Haïti. La Mission dispose également d’un avion, de neuf hélicoptères, de bateaux militaires à Jacmel, Fort-Liberté et aux Gonaïves pouvant aider à secourir d’éventuelles victimes.

Des initiatives d’aménagement des bassins versants, de reboisement et de promotion des énergies renouvelables, ont été lancées par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) au cours de l’année 2011. D’autres travaux d’aménagement des bassins versants sont en cours à Morne l’Hôpital, initiés par la section Réduction de la Violence Communautaire (RVC) de la MINUSTAH.

Quant aux compagnies de génie militaire de la MINUSTAH, elles ont entrepris à partir du mois de mars une vaste opération de curage de ravines et de rivières à Port-au-Prince et dans d’autres régions du pays, notamment aux Gonaïves. Ces travaux devraient être complétés en août prochain, a précisé Almoustapha Garba Chargé de projets à la MINUSTAH.

En ce qui concerne la promotion des énergies renouvelables, le projet « Revégétalisation et Gestion des Ressources Naturelles Transfrontalières », lancé en septembre 2011, par le PNUD, a pour objectif de créer un environnement favorable à la restauration des écosystèmes transfrontaliers et de réduire la vulnérabilité des régions concernées par les changements climatiques. A cela s’ajoute le Programme d’Appui au Système National de Gestion des Risques et des Désastres mis sur pied en mars 2012 afin de renforcer les capacités opérationnelles du Secrétariat National de Gestion des Risques et des Désastres (SNGRD) « afin de réduire la vulnérabilité de la population haïtienne, de renforcer la réponse et de minimiser l’impact des désastres ».