Un bureau pour lutter contre la violence faite aux femmes à Port-au-Prince

26 nov 2013

Un bureau pour lutter contre la violence faite aux femmes à Port-au-Prince

Le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) a inauguré un bureau de lutte contre la violence faite aux femmes ce 25 novembre. L’événement, organisé en présence des autorités de l’Etat et du corps diplomatique marquait la Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

C’est autour du thème « ann kònen lanbi rasanbleman pou n derasinen vyolans sou fanm » (en français ‘mobilisons-nous pour éliminer toute forme de violences contre les femmes’) que le MCFDF a célébré la Journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes avec l’inauguration de cette nouvelle institution pour les survivantes de violences.

Photo : Jonas Laurince UN/MINUSTAH Photo : Jonas Laurince UN/MINUSTAH

Présent lors de la cérémonie, le président Martelly a souligné l’importance de ce centre et des services qui y seront offerts. « Ce bureau (…) va recevoir les doléances de victimes de violence sous toutes ses formes et du même coup elles pourront recevoir des soins médicaux, une assistance juridique et sociale que leurs cas nécessitent», a-t-il promis.

M. Martelly a par ailleurs souhaité que l’initiative du MCFDF soit répliquée « dans chaque département parce que les femmes sont partout des victimes ».

Selon une cadre du MCFDF, le Bureau de lutte contre la violence faite aux femmes travaillera de concert avec la PNH et le Ministère de la Justice.

Selon les derniers chiffres de l’Enquête Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services (EMMUS V) réalisée en 2012 par l’Institut Haïtien de l’Enfance, plus d’une femme sur 10 - soit 13 % - a été victime de violences sexuelles à un moment de sa vie et 20 % des femmes de 15-49 ans ont subi des violences physiques.

« Nous devrions tous nous unir pour une politique de zéro tolérance envers toute forme de violence contre les femmes, qu’elles soient physique, verbale, psychologique ou morale », a appelé la ministre de la Santé publique, Dr Florence Duperval Guillaume.

La ministre a par ailleurs dénoncé les pressions quotidiennes que beaucoup de femmes subissent sur leur lieu de travail.

« Il est insupportable de continuer encore à faire semblant d’ignorer les 50% de femmes qui font l’objet d’avances sexuelles ou de toutes formes de harcèlements pour avoir un emploi et pour le garder », a-t-elle martelé, appelant à punir la violence contre les femmes « avec une extrême rigueur ». « Aucune femme ne devrait se taire face à de telles agressions ou de telle sévices », a dit Mme Guillaume.

Photo : Jonas Laurince UN/MINUSTAH Photo : Jonas Laurince UN/MINUSTAH

Ce projet de bureau de lutte contre la violence faite aux femmes est à l’initiative du Ministère à la Condition féminine et aux droits des femmes, avec le soutien de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), d’ONU Femmes, du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP), de la MINUSTAH et des organisations humanitaires CARE/AKSE et Plan Haïti.

Aux côtés du Président de la République, Michel Joseph Martelly, la Première Dame, Sophia Saint-Rémy Martelly, plusieurs ministres dont la ministre de la Condition féminine et celui de la Justice ont participé à la cérémonie. Des responsables de la Police Nationale d’Haïti (PNH), des organisations de femmes et des représentants de la communauté internationale dont la Chef de la MINUSTAH, Sandra Honoré, étaient aussi présents.

Le 25 novembre a été proclamée la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes par l'Assemblée générale de l’ONU le 17 décembre de 1999, sur la proposition de la République dominicaine, en mémoire des sœurs Mirabal assassinées dans le pays en 1960 parce qu'elles militaient pour leurs droits.

Haïti faisait partie des 64 pays à l’origine de cette Journée. En 1981, le pays a ratifié la Convention pour l’élimination de toutes formes de discriminations à l’égard des femmes (CEDEF), qui constitue le fondement du droit international en la matière.

Jonas Laurince